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Les bana-bana de Madina

Marché de Madina

Le week-end dernier, j’ai profité de mon temps libre pour aller faire une immersion chez les bana-bana de Madina.

Pour les fidèles lecteurs de ce blog, je n’ai pas besoin de vous expliquer ce que Madina représente pour la Guinée. J’en avais déjà parlé dans un précédent billet. En l’occurrence Bienvenue à Conakry. Mais bon, pour ceux qui l’auraient oublié, Madina est le plus grand marché de la Guinée. Il est situé dans la commune de Matam. Beaucoup de Maliens, Léonais, Libériens ou encore Bissau-Guinéens, y viennent pour s’approvisionner en marchandises. C’est pour vous dire que c’est un grand centre de négoce.

Dès que tu arrives à Madina, la première chose qui te frappe, c’est l’embouteillage. Entre les femmes assises aux abords de la route, les jeunes marchands ambulants qui proposent tous types d’articles, les charrettes chargées de marchandises conduites par des « wali-wali » (charretiers) qui crient sans cesse « koté, koté » (manière de dire qu’ils portent une charge lourde), il y a les véhicules qui klaxonnent sans arrêt afin de se frayer un passage. Tu es donc obligé de regarder en permanence derrière toi pour ne pas être écrasé. Enfin, il y a les voleurs qui profitent de ces embouteillages pour soutirer les objets précieux des passants. C’est là que je te donne ce conseil mon ami : ne mets jamais quelque chose de précieux dans les poches arrière de ton pantalon à Madina. Ne porte pas non plus ton sac à dos par-derrière. Il doit être « sac à ventre » jusqu’à ce que tu sortes du marché.

Passé ces embouteillages sans se faire écrasé ou dépouillé, quel que soit ce que tu es venu acheter, tu vas forcément croiser un « bana-bana ». Ah oui, ils sont partout, devant chaque boutique et chaque magasin.

« Bana-bana » est un mot wolof (principale langue du Sénégal voisin) qui signifie « pour moi, pour moi ». Ce mot sert à désigner ces nombreux débrouillards qui connaissent Madina par cœur. Ils n’ont pas de capital, mais sont connus des commerçants et font tout pour gagner leur confiance. Dès qu’ils te voient passer, ils t’interpellent et veulent savoir ce dont tu as besoin. Ils ne te lâcheront pas tant que tu ne leur auras pas répondu. Il suffit que tu prononces le nom d’un produit pour qu’un d’entre eux te dise de l’attendre. Il s’éloigne en courant et te laisse dans le groupe où l’on te demande sans arrêt ce que tu cherches. Après quelques minutes d’attente, il est de retour tout en sueur. S’il revient sans la marchandise et te dit qu’il n’y en a pas, sache alors que ce produit est introuvable dans tout le marché de Madina. Sinon, il revient avec la marchandise qu’il est allé prendre chez le commerçant d’à côté ou à l’autre bout du marché et vous entamez une longue et interminable négociation.. Il peut te proposer 100 000 GNF pour un produit qui ne se vend qu’à 30 000 GNF. Tu ne dois donc pas avoir peur du premier prix. C’est « à discuter ».

Après la vente, le « Bana-bana », enlève sa marge et ramène le prix de la marchandise chez le commerçant. Ensuite, il revient guetter d’autres acheteurs. La même scène se répète toute la journée et chaque jour. Pour eux, la survie est une lutte quotidienne.

Ainsi donc, l’efficacité d’un « bana-bana » dépend de sa connaissance du marché (où trouver telle ou telle marchandise), la confiance qu’ont les commerçants envers lui et son audace.


Les Guinéens ont « choisi » leur président

Image de la CENI

Le 11 octobre 2015, les Guinéens étaient appelés à choisir celui qui présidera les destinées du pays pour les cinq prochaines années. Conformément à l’article 27 de la Constitution : « Le président de la République est élu au suffrage universel direct. La durée de son mandat est de cinq ans renouvelables une fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, consécutifs ou non. »

Le président Alpha Condé, était opposé à sept autres candidats, dont le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo (candidat malheureux au second tour de 2010).

Après un mois de campagne, émaillée de quelques violences à relents communautaires, des morts et beaucoup de dégâts matériels, notamment des boutiques et magasins pillés et incendiés devant les forces de l’ordre spectateurs, les Guinéens se sont massivement déplacés ce dimanche pour s’acquitter de leur devoir civique. Le verdict est tombé samedi : 57,85% des Guinéens ont « choisi » Alpha Condé dès le premier tour. Oui, je mets « choisi » entre guillemets. Je m’explique.

En 2010, il a fallu un deuxième tour pour départager Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo qui avaient respectivement récolté 18% et 43% au premier tour. Alpha Condé s’était donc imposé au second tour avec  52% des voix. Score serré et… extraordinaire.

Cette fois, il gagne au premier tour avec 57,85% !!!!!

Certes il a un bilan, notamment le barrage hydro-électrique de Kaleta. Certes, il est soutenu par une grande alliance de partis politiques. Mais de là, à gagner dès le premier tour, je n’en suis pas si sûr. Je suis même surpris. Je dirais même qu’il s’agit là d’un complot international. Il est évident qu’Alpha Condé a été imposé par la communauté internationale. Ils ne l’ont pas caché, c’était flagrant. Alpha Condé était leur candidat.

Il suffit de regarder les rapports de leurs missions d’observation, rendus publics avant même la publication des résultats.

L’Union européenne : «  Ce que j’ai vu en termes d’insuffisance (de matériels de vote), de manque de préparation et de difficultés logistiques et pratiques, dans les bureaux de vote ne remet pas en cause la validité de l’élection. »

L’Union africaine : « Le vote en dépit des irrégularités constatées est valide. »

L’ambassadeur de France à Cellou Dalein qui promet d’appeler ses militants à  manifester pacifiquement pour contester les résultats qui seront publiés par la Commission électorale nationale indépendante : « Si vous appelez les gens à descendre dans la rue, prenez vos responsabilités pour tout ce qui adviendra  »

Pourtant l’opposition n’a jamais cessé de dénoncer des irrégularités

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On se rappelle qu’elle avait exigé l’organisation des élections communales et communautaires avant la présidentielle. Quoi de plus normal. Les dernières remontent à 2001, soit 14 ans ! Le pouvoir refuse. Pire, il met en place des délégations spéciales. L’opposition dénonce, manifeste, la communauté internationale intervient, un accord est signé afin de recomposer les délégations spéciales avant le début de la distribution des cartes d’électeurs. La communauté internationale se porte garant du respect de l’accord. Jusqu’à présent le pouvoir en place refuse d’appliquer l’accord, la communauté internationale n’a rien dit.

Ensuite l’opposition accuse la Céni d’avoir enrôlé des mineurs et des doublons dans le fichier électoral notamment dans les fiefs du pouvoir (où la population électorale a connu une hausse de 50% entre 2013 et 2015). Le climat politique se tend. Une fois encore, un accord est signé pour assainir le fichier électoral. Mais au moment où les experts travaillent sur la Guinée forestière, la Céni commence à imprimer les cartes de la Haute-Guinée (la région incriminée). L’opposition dénonce mais personne ne les écoute. Finalement, l’assainissement devient impossible. L’opération est arrêtée. La Céni quant à elle affirme que l’assainissement est terminé. La communauté internationale ne dit rien.

La distribution des cartes d’électeur commence en Haute-Guinée (fief du pouvoir) une semaine avant le 23 septembre (date officielle), tandis qu’elle ne débute qu’à dix jours voire une semaine de l’élection dans les autres régions. Les délégations spéciales confisquent les cartes de certains citoyens. C’est ce qui explique notamment le faible de taux de participation dans certaines régions : 58,90% à Boké; 62,66% à Conakry contre 88,21% pour la région de Kankan.

La Céni refuse même d’envoyer les cartes d’électeur des Guinéens vivant en Angola, Guinée-Bissau et Sierra Leone. La Communauté internationale est au courant de ça, personne n’en a parlé dans son rapport.

Les Guinéens ont compris qu’on les a trompés

Le jour du scrutin, certains bureaux de vote n’ont ouvert qu’à 11 heures, d’autres n’avaient pas de liste d’émargement, certains ont voté dans un vieux bus, d’autres dans une station-service. Les délégués de l’opposition ont été chassés en Haute-Guinée.

A N’Zérékoré, le total des suffrages obtenus par les candidats (157 232) est supérieur au nombre de suffrages valablement exprimés (151 467). La Céni parle d’erreur d’addition.

Voilà pourquoi il n y a eu aucune manifestation (de joie ou de colère) après la publication des résultats. Les Guinéens ont compris qu’on les a trompés. On leur a fait croire qu’ils allaient choisir leur président le 11 octobre. En réalité, la communauté internationale avait décidé que le professeur Alpha Condé serait le président pour les cinq prochaines années. En échange de quoi ???????? L’avenir nous édifiera.

En définitive, le seul point positif de cette élection est que le Guinéen connaît désormais le vrai visage de la Communauté internationale. Il sait désormais que la démocratie pour les pays africains est « le choix de la communauté internationale, par la communauté internationale et pour la communauté internationale. »


A Mombeya, les paysans créent une fédération de producteurs

En septembre dernier, j’étais en voyage dans la région du Fouta Djallon au centre de la Guinée. A Mombeya, j’ai trouvé des paysans qui ont décidé de s’organiser afin de mutualiser leurs forces et ainsi augmenter leur productivité.

Mombeya est l’une des dix sous-préfectures de Dalaba. Elle possède d’énormes potentialités agricoles avec environ 2 500 hectares de plaine et de bas-fonds. Située à 35 kilomètres de la ville de Labé, elle a profité de cette proximité pour développer l’un des plus grands marchés hebdomadaires de la zone : le marché de Galy.

Ce marché est connu pour l’abondance des produits agricoles comme la tomate, l’oignon, la carotte, la banane, etc., mais aussi des produits de l’élevage et de l’artisanat.

Ndiola moussou et produteurs negocient le prix des tomates au marché de Galy
Ndioula moussou et producteurs négocient le prix des tomates au marché de Galy

Ainsi, chaque semaine, les femmes commerçantes appelées communément « Ndioula moussou » viennent avec une dizaine de camions, négocier ces produits avec les producteurs afin de les transporter soit à Conakry soit à Diawbhé au Sénégal via Labé où elles vont les revendre quatre à cinq fois plus cher. Ce sont donc ces commerçantes qui font la meilleure affaire en profitant de l’ignorance des paysans. Il n’est pas rare de voir ces femmes créer une situation de «  l’offre supérieure à la demande »afin d’obliger les paysans à bazarder leurs produits devant le risque de pourrissement. Mais depuis quelques années, la donne commence à changer.

 

 

Les paysans s’organisent

Pour augmenter leur productivité et bien négocier leurs produits, les paysans de Mombeya ont décidé de s’organiser. Ils ont ainsi créé une coopérative de paysans : la coopérative agricole de Kouma Pily devenue plus tard la fédération des producteurs et protecteurs de l’environnement du Fouta.

Des femmes membres de la fédération entrain d'arroser
Des femmes membres de la fédération en train d’arroser

Composée de quatre-vingts groupements répartis en six unions de producteurs, elle intervient dans les domaines de l’agriculture (cultures vivrières, maraîchères et fruitières), de la protection de l’environnement et de l’élevage en participant à:

  • La formation des membres des groupements
  • La recherche des intrants agricoles
  • La recherche de financement au niveau des institutions nationales et internationales
  • La création des activités génératrices de revenus.

Les six unions sont les suivantes :

  1. L’union des producteurs de l’environnement, composée de 344 membres dont 71 hommes et 273 femmes ;
  2. L’union des maraîchers, composée de 495 membres, dont 95 hommes et 400 femmes ;
  3. L’union des producteurs des cultures vivrières composée de 347 membres, dont 72 hommes et 275 femmes ;
  4. L’union des producteurs de haricot, composée de 328 membres, dont 61 hommes et 264 femmes ;
  5. L’union des producteurs de café, composée de 403 membres, dont 98 hommes et 305 femmes ;
  6. L’union des éleveurs, composée de 105 membres, dont 36 hommes et 69 femmes.

Ainsi donc la fédération est composée au total de 2 022 membres, dont 436 hommes et 1 586 femmes.

Selon Mamadou Alpha Galy, ingénieur agronome à la retraite et président de la fédération, leur principal partenaire est le Programme alimentaire mondial (PAM). Cet organisme des Nations unies assiste presque chaque année les membres de la fédération en leur octroyant des denrées lors de la période de soudure (juillet-août). Elle a aussi joué un rôle important dans l’installation des cantines scolaires dans les écoles primaires : le PAM fournissant le riz et la fédération fournit les condiments.

C’est aussi le PAM qui a appuyé la fédération dans la réalisation de près de 100 hectares de forêts communautaires.

L’autre partenaire de la fédération est l’ambassade des Etats-Unis. Elle a notamment financé la rénovation d’une école primaire de trois classes et la construction d’un centre de santé.

La fédération vient aussi de déposer des demandes de partenariat auprès des ministères de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Environnement.

Résultat : les paysans sont mieux organisés. ils ne se font plus rouler par les « Ndioula moussou », et prévoient même d’envoyer leurs produits à Conakry ou Diawbhe pour gagner plus d’argent.

La fédération des producteurs et protecteurs de l’environnement du Fouta a reboisé près de 100 hectares et possède actuellement une pépinière d’environ 18 000 plants d’orangers.

Elle vient de terminer la clôture par grillage de quatre bas-fonds pour une superficie totale de 190  hectares ainsi que l’installation de deux forages par bas-fond pour l’arrosage pendant la saison sèche. Ce projet a été  financé par le Programme de gestion communautaire des terres (PGCT).

Enfin, la fédération vient de construire une bergerie communautaire également financée par le PGCT.

La fédération sollicite les autorités compétentes nationales et internationales pour appuyer leur avenir en pérennisant des acquis d’une part. D’autre part, elle continuer à mener ses activités pour le développement des communautés afin de réduire la pauvreté et l’exode rural.

A bientôt !!!!!!!!!


Vendre dans les interminables embouteillages de Conakry

Conakry, la capitale guinéenne est connue pour ses interminables embouteillages. Que tu empruntes l’autoroute « Fidel Castro » ou la route « Le prince », tu dois toujours t’attendre à tomber dans un bouchon. L’une des causes est sans doute le fait que le centre administratif de Kaloum et le grand marché de Madina sont du même côté de la ville.

Le matin donc, tout le monde se dirige dans la même direction et le soir tout le monde prend le sens inverse. Imaginez donc le calvaire quotidien des Conakrykas.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres

bouchons-e1437043734483-364x245Ces bouchons ne font pas que des malheureux; en effet, ils font le bonheur de centaines de marchands ambulants.

Marchandises sur la tête, ou parfois dans un sac à dos, ces jeunes hommes et femmes circulent entre les rangées des voitures et proposent toute sorte de produits. Cartes de recharge, journaux, sachets d’eau minérale, boîtes de conserve mais aussi des articles plus grands comme des assiettes ou même des chaises en plastique.

La marchandise peut aussi varier selon la période. Ainsi, on peut trouver plus de cahiers, ardoises, stylos… en septembre-octobre; dattes, mayonnaise… pendant le ramadan ou encore des gadgets du SYLI NATIONAL (l’équipe nationale de football) lors des compétitions sportives comme la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).

Mamadou, la vingtaine,  vend des cartes de recharges téléphoniques. Il en a pour tous les opérateurs. Etudiant en licence 2 sociologie dans une université de la place, il profite des vacances pour faire cette activité afin de subvenir à ses besoins.

Mabinty quant à elle, vend de l’eau minérale. Mariée et mère de deux enfants, elle fait cette activité afin d’aider son mari (qui ne gagne pas assez) pour les dépenses quotidiennes.

Au moment où je l’interviewais, on entend une voix de loin qui l’interpelle : «Yé kayyi !!! » (Vendeuse d’eau); Mabinty court vite tendre un sachet d’eau à un chauffeur de taxi. Elle poursuit le taxi jusqu’à ce qu’elle reçoive son billet de 500 GNF, puis se retourne. Cette poursuite peut parfois aller jusqu’à 100 mètres selon que l’embouteillage bouge ou pas.

Qu’en pensent les usagers ?

Les avis des usagers sont partagés sur le sujet. Pour certains, ces marchands les arrangent, car en plus du fait qu’ils leur font gagner du temps en leur proposant des marchandises en pleine circulation (ce qui leur permet d’avoir ce qu’ils veulent sans descendre et aller au marché), mais aussi les prix sont très abordables.

Pour d’autres, ces marchands doivent rester dans les marchés car ils provoquent beaucoup d’accidents surtout avec les motards.

Pourquoi vendre dans les embouteillages au lieu de rester dans les marchés ?IMG_20150919_142533

Pour répondre à cette question, j’ai rencontré Ibrahima, un vendeur de réchauds électriques. « Au marché, il faut louer une place et payer des taxes, alors qu’ici nous ne payons rien et puis ici on a la possibilité d’exposer nos marchandises aux centaines d’automobilistes. », me dit-il. Et de terminer, un large sourire sur le visage, avec ce dicton célèbre peul : « Ko yeeyete yee6ete », c’est-à-dire « la marchandise à vendre doit être exposée ».
A bientôt !!!

 

 

 

 

 

NB : Les noms des marchands ont été modifiés


Bienvenue à Conakry

Un peu d’histoire :

Source: Googlemaps

 

En 1887, l’île est entièrement recouverte par une forêt de palmiers et de fromagers, dans laquelle sont répartis quatre villages : Conakry,BoulbinetKrutown et Tombo (cédée peu avant par les Anglais aux Français). Sous la colonie française, Conakry devient la capitale de la colonie des « Rivières du Sud » en 1889, puis de la colonie de Guinée française en 1891 (« Guinée Française et Dépendances », colonie autonome placée sous l’autorité du Gouvernement général de Dakar).

Aujourd’hui, Conakry compte environ 2 000 000 d’habitants (selon le recensement de 2014). Elle est composée de cinq communes qui sont placées sous la tutelle et la surveillance administrative et financière du Gouverneur de la ville.

Les cinq communes

La presqu’ile de KALOUM est aujourd’hui l’une des cinq communes de Conakry, elle est d’ailleurs la plus petite. Elle est le centre administratif de la Guinée. On y trouve le palais présidentiel appelé « SEKHOUTOUREYA ». On y trouve aussi la plupart des différents Ministères, la Banque Centrale, le Port, l’Hopital IGNACE DEEN(le deuxième plus grand hôpital du pays), le palais du peuple qui est aussi le siège de l’Assemblée Nationale, la Première Radio Télévision Guinéenne (devenue RTG BOULBINET), le camp ALMAMY SAMORY TOURE, pour ne citer que ceux là. Kaloum est le cœur de Conakry.

Conakry Express
Conakry Express

C’est dans cette commune que je vais m’embarquer sur le train de la banlieue : CONAKRY EXPRESS. Il y a tellement du
monde que j’ai du batailler dur pour pouvoir monter. Il faut signaler que beaucoup de banlieusards empruntent ce train pour
rentrer en banlieue pour diverses raisons. Certains à cause du faible prix de transport, d’autres pour éviter les interminables embouteillages. J’achète le ticket de KM36 à 4 500 GNF(en Taxi, j’allais payer  10 000GNF), et le train bouge direction la haute banlieue.

 

 

 

Dès qu’on franchit le pont « 8 Novembre », les rails délimitent les communes de Dixinn et Matam.

Pont 8 Novembre
Pont 8 Novembre

A droite, c’est la commune de MATAM, le poumon économique de Conakry et de la Guinée. C’est dans cette commune que se trouve le grand marché MADINA, le plus grand du pays. On y trouve aussi, le grand Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile.

A gauche des rails, il y a la commune de DIXINN, la commune des cités. C’est dans cette commune que se trouvent l’Hôpital DONKA(le plus grand du pays), l’Université GAMAL ABDEL NASSER (la plus grande du pays et surtout la première), le stade du 28 Septembre, la Mosquée FAYSAL (la plus grande du pays). On y trouve aussi le tristement célèbre CAMP BOIRO.

Entre temps, le train fait un arrêt à COLEAH pour prendre les étudiants de l’Université GAMAL notamment. Il fait un autre à DIXINN GARE pour prendre les passagers de MADINA et démarre en laissant beaucoup à la gare faute de place.

Nous arrivons à la haute banlieue et aux deux plus grandes  communes de Conakry qui sont aussi délimitées par les rails.

A droite, il y a la plus grande et la plus peuplée : MATOTO. C’est dans cette commune que se trouvent l’Aéroport International de Gbessia et le Camp ALPHA YAYA DIALLO, le plus grand camp militaire du pays.

A gauche, il y a la commune de RATOMA, la 2ème plus grande. Ici en plus de l’Université GENERAL LANSANA CONTE de SONFONIA, il y a aussi le Stade de NONGO et la Nouvelle Radio Télévision Guinéenne (RTG KOLOMA).

Toutes ces cinq communes sont bordées par l’océan Atlantique et possèdent toutes des plages qui malheureusement sont mal ou pas du tout aménagées.

Eh bien, le train est arrivé à la gare de KM36, le terminus. Entretemps il a fait cinq autres arrêts : DAR ES SALAM, COSA, SIMBAYA GARE, WANINDRA et CIMENTERIE.

Je vais prendre un taxi pour rentrer chez moi à DAR ES SALAM. Ah oui !!!, ce même DAR ES SALAM où le train avait fait un arrêt. Mais je ne pouvais pas y descendre car il fallait que je t’amène, cher lecteur, jusqu’au terminus. J’espère que le voyage t’a plu et que surtout tu as une idée sur cette magnifique ville : CONAKRY.


Conakry sous l’eau

Miniere sur la route le prince

Conakry, la capitale de la Guinée est sous la pluie depuis le vendredi. Il pleut sans cesse nuit et jour.

Il est 7h du matin ce lundi,  comme d’habitudes, le nomade sort pour se rendre au boulot. Parapluie à la main, je trouve difficilement un taxi, direction le centre ville de kaloum(le centre administratif de la Guinée). En route, je découvre les dégâts causés par la  pluie: caniveaux bouchés, routes et maisons inondées. Bref la Guinée mérite vraiment le nom de RIVIÈRES DU SUD.
Ne pouvant distinguer la limite de la route , certains taxi se retrouvent carrément dans les caniveaux comme le montre cette image prise Lundi à la minière dans la commune de Dixinn.

En plus de ces dégâts matériels, on déplore au moins 5 morts. Certains cadavres ont été retrouvés en bordure de mer, d’autres dans des caniveaux.

Dabondi en face de la station Total
Dabondi en face de la station Total

Sur la toile, les activistes s’enflamment.

     Sur Facebook, chacun décrit la situation autant qu’il peut, photos à l’appui. Certains internautes vont jusqu’à demander la mise en place d’un état d’urgence afin de venir en aide aux populations, d’autres accusent le  gouvernement de laxisme.

Un autre d’ironiser: En cas de sécheresse, nous faisons des prières pour avoir la  pluie, alors c’est le moment donc de faire des prières afin d’arrêter la pluie.

Selon la météo, les pluies devraient continuer jusqu’au Jeudi.


Elections legislatives 2013, un autre 28 Septembre

28 septembre 1958-28 septembre 2013

Je vous avais promis de vous dire où je suis en ce moment, eh bien comme beaucoup d’entre vous l’avaient probablement deviné je suis à Conakry. J’avais voulu vous présenter la ville de Conakry qui est en fait la capitale de la République de Guinée, faire une promenade avec vous dans cette presqu’ile d’environ 2 millions d’habitants. Mais nous allons remettre cela à la prochaine fois. Vous vous demandez pourquoi, je le sais, mais rassurez-vous aujourd’hui je vais vous parler de quelque chose d’important aussi : les élections législatives du 28 septembre 2013.
Prévues initialement de se tenir six mois après les élections présidentielles de Novembre 2010, ces législatives ont été repoussées plus de quatre fois pour se tenir enfin ce Samedi 28 septembre 2013.

28 Septembre, date historique !

C’était en 1958, la France puissance coloniale de la Guinée proposa un projet de communauté dite « communauté française » à ses colonies d’Afrique. Le projet fut soumis à referendum le 28 Septembre de la même année. Les guinéens votèrent à 94,4% « NON » et le pays accéda à l’indépendance le 2 Octobre.
Depuis, beaucoup de choses sont passées, quatre présidents se sont succédés à la tête de l’État ou comme disent d’autres, deux dictateurs (Ahmed Sékou Touré et General Lansana conté) et deux chefs de junte (Capitaine Moussa Dadis Camara et General Sekouba Konaté). Enfin depuis le 21 Décembre 2010, le pays est dirigé par un président civil, démocratiquement élu(le premier à l’être).
Donc 55 ans après ce referendum, les guinéens étaient appelés aux urnes pour choisir les 114 députés qui siègeront à l’Assemblée Nationale, parmi 1714 candidats présentés par 22 coalitions de partis politiques. Un mois de campagne, des débats contradictoires, des violences par endroits entrainant des morts et des blessés, soupçons de fraude ont meublés cette période pré-électorale. Enfin le jour « J » arrive.

 J’accomplis mon devoir civique !

Observateur au compte de la COFFIG (Coalition des Femmes et Filles de Guinée), j’arrive au bureau à 6h 30’. Déjà les électeurs sont au rendez-vous. Les hommes formant une rangée et les femmes une autre, ils attendaient tous le début des opérations électorales pour voter et aller attendre les résultats à la maison.
A 7h15’ les opérations électorales commencent, d’abord ce fut le tour des membres du bureau de voter, ensuite les délégués des partis politiques, ensuite je pus voter par dérogation et enfin les électeurs commencèrent par ordre d’arrivée. Le vote évolue sans incidents majeurs.
A 18h le bureau ferme et le dépouillement commence dans une salle éclairée par des lampe-torches et ne prend fin qu’aux environs de 0h.
Maintenant tous les regards sont tournés vers la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) qui a jusqu’à Mardi pour la proclamation des résultats provisoires. Mais déjà une chose est sure, ces élections se jouent principalement entre le parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel (Rassemblement du Peuplement de Guinée) et l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée), principal parti de l’opposition.
Prions Allah pour que le climat de paix qui a prévalu le jour du scrutin soit le même après la proclamation des résultats afin qu’on finisse avec cette transition qui dure depuis Décembre 2008.

affiche de campagne de l'UFDG
affiche de campagne de l’UFDG

afffiche de campagne du RPG arc-en-ciel


Je suis un nomade

Quand je créais le blog sierrafrench.mondoblog.org en 2012, j’avais oublié de tenir compte d’un point crucial. L’avais-je vraiment oublié ? Pas vraiment. En fait je ne m’étais pas encore rendu compte, je ne savais pas exactement qui j’étais. Cela vous paraît stupide de ma part ou peut-être fou mais rassurez-vous ! Je ne suis ni stupide ni fou, mais je ne savais pas exactement qui j’étais. C’est vrai que je savais que je m’appelle Ismaila H. Barry, né en terre africaine de Guinée vers la fin 85, volontiers sans demander les parents j’allai m’inscrire à l’école coranique à l’âge de 5 ans. Puis à l’âge de 6 ans, je fus inscrit à l’école des « écritures bizarres », (au Fouta Djallon, on appelait l’écriture française ainsi, car ça s’écrit de la gauche vers la droite contrairement à l’arabe) ; tout cela je le savais, mais j’ignorais une chose capitale : JE SUIS UN NOMADE.
Nomade, oui ! Voyageur par nature, car je suis un Peuhl.
Quand je créais ce blog j’étais donc à Freetown  (Sierra Leone), je voulais partager avec vous cette merveilleuse aventure, vous faire visiter ce très beau pays. Mais deux mois après je quittai Freetown pour Conakry (Guinée). Vu que j’avais donné à mon blog l’étiquette Sierra Leone, je me retrouvai devant une situation difficile. Je ne pouvais plus continuer à vous parler de ce pays ; voilà pourquoi je décide de changer de nom de blog et de l’appeler désormais : LE NOMADE
Ceci me permet de vous parler de chaque pays que Dieu me donnera la chance de visiter, chaque ville, chaque continent. Nous serons ensemble partout où j’irai et Dieu seul sait où et où je me rendrai, car je suis un Nomade et vous risquez de le devenir vous aussi.
Vous vous demandez sûrement si je suis toujours à Conakry ? Eh bien, je vous le dirai bientôt !


Welcome to Freetown

La région a été reconnue  par les portugais au XVe siècle qui la nommèrent  SIERRA LEONE, un jour d’orage où le grondement du tonnerre ressemblait au rugissement d’un lion dans la montagne ;elle devint bientôt un centre de la traite des esclaves. Elle fut achetée en 1787  par une société britannique esclavagiste, qui en fit une terre d’accueil pour les anciens esclaves revenus d’Amérique, d’où le nom de la capitale FREETOWN. Les descendants de ces anciens esclaves représentent aujourd’hui plus de 2% de la population. La Sierra Leone devint une colonie britannique en 1808 et devint indépendante en 1961.

Limitée au nord et au  nord-est par la Guinée, au sud par le Liberia et à l’Ouest par  l’océan atlantique, La Sierra Leone a une superficie qui varie entre 71620 km2 et 73326 km2 (selon les documents) et une population actuelle d’environ 6 millions d’habitants.

Je vous propose donc  chers lecteurs, de découvrir la capitale de ce très joli pays au climat tropical avec ses superbes plages qui font la fierté ici.

En espérant que l’aventure vous plaira, je vous souhaite bon séjour sur ce blog qui se veut être la vitrine de FREETOWN sur le monde francophone.

A bientôt…………………..